RENCONTRE PHOTOGRAPHIQUE AVEC……JEAN LOUIS, ANNICK ET LEATITIA BARÈS POUR LA RÉCOLTE DU TABAC


L’histoire du tabac en Lot-et-Garonne est vieille de 400 ans. Notre beau département serait le berceau de la production française situé à Clairac. A cette époque, la Manufacture Royale des Tabacs est construite à Tonneins. En 1811 avec Napoléon 1er le monopole de la culture de la fabrication et de la vente des tabacs est strictement exploité par l’État. Cette culture traditionnelle a, de plus impacté notre paysage par la création de séchoirs à tabac, typiques, mais qui apportent une part d’exotisme ! Si aujourd’hui le tabac pèse moins qu’à d’autres époques dans l’économie locale il reste malgré tout une filière dynamique.Le rôle de TraditabNous avons rencontré Jean Luc Goudounèche, technicien Adour Garonne, et de la filiale Traditab Tonneins, entreprise à taille humaine fondée par la coopérative des planteurs du Sud-Ouest depuis 2008. Traditab est une SAS dont les actionnaires sont les organisations mutualistes des producteurs de Tabac Garonne Adour (Coopérative, Caisse d’Assurance Mutuelle, Fédération Syndicale). La finalité de Traditab est de participer à valoriser la production régionale de tabac en concevant, fabriquant (aujourd’hui à façon) et commercialisant en France des produits finis du tabac composés exclusivement avec du tabac issu de la production locale. En 2008, la marque de tabac à rouler « 1637 » est créée faisant référence à la première année de culture du tabac en France, à Clairac en Lot-et-Garonne.Cette entité s’engage à faire respecter la biodiversité, à limiter l’utilisation d’engrais, de respecter les sols, et l’économie de l’eau. Jean Luc Goudounèche nous a confirmé qu’il ne restait que 120 tabaculteurs pour 5 départements, mais que le plus gros pôle de production est le 47. En France il ne reste que 500 producteurs de tabac. Le rôle du technicien est de suivre le planteur, pour la traçabilité, de la semence au produit fini, avec un cahier des charges de production. Avant commercialisation de ces produits sur le territoire de l’Union européenne, les fabricants et importateurs sont tenus de les déclarer aux autorités nationales concernées. Un certain nombre de données doivent être transmises concernant : la composition, les émissions, les données toxicologiques sur les ingrédients, des études approfondies pour certains additifs ainsi que des données de marché.Le travail à la propriétéJean Louis Barès est né dans le tabac ! « Je suis né dedans » à l’époque ou cette culture occupait la famille toute l’année, du semis, à la récolte, au travail d’effeuillage en hiver, et la livraison. Un travail de tous les jours ou presque, surtout lorsque venait l’arrachage de la récolte au mois d’août. Le tabac était rentré dans les séchoirs, par l’intermédiaire d’un monte-charge rudimentaire muni d’une corde, chaque pied étant accroché à une ficelle, attachée au fil de fer longeant le faîtage du séchoir. Le séchage était délicat, en fonction de la météo : C’est à travers l’ouverture plus ou moins prononcée des persiennes de bois que se révèle l’art du tabaculteur. L’effeuillage occupait les longues journées d’hiver, où se réunissait la famille. Chaque pied était effeuillé, feuilles basses d’abord, puis les médianes, et enfin les hautes de meilleure qualité… Puis venait le temps de la manoque, ce bouquet de 24 feuilles dont la 25ème servait de lien !Comme il est loin ce temps ! Désormais chez Jean Louis Barès, tout se passe à la machine, cette machine extraordinaire qui enlève 100 % de pénibilité. Pour son hectare 50 de tabac blond Burley, le semis commence début mars. Les graines sont semées dans des bacs en polyéthylène remplis de terreau, posés sur l’eau. Ce travail prend une demi-journée. Début mai commence la plantation des petits plants sur deux après-midi. Vont suivre des passages pour des fongicides, trois inhibitions, et écimage. La récolte se fait sur 10 jours jusqu’au 20 août, soit 90 jours après la plantation. S’ensuivront deux mois de séchage, 15 jours d’effeuillage, et mises en carton. Les feuilles seront tassées avant l’expédition pour l’Italie. Il faut compter 500 h/moyenne de travail à l’hectare. Jean Louis Barès et Annick son épouse, restent l’un des derniers tabaculteurs de la vallée du Dropt. Ils ne touchent aucune aide de l’État pour la culture, ni même à l’installation. Ils produisent également du maïs, du blé, du soja, du tournesol et de la betterave semence. Leur fille Laetitia s’essaye au tabac graines pour la production de semences. Mais là c’est encore une autre histoire !DBLANC

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