La Perroterie, village perdu du pays de Duras
Par René Blanc
Il ya deux siècles, les gros villages de notre canton groupaient en moyenne entre 100 et 200 individus. Le connaissant pour des raisons personnelles, découvrons ce jour, celui de la Perroterie, commune de St Sernin de Duras, mais placé sur les limites nord de la commune de Duras. Les Pérrotériens trouvaient plus facile d’aller à Duras qu’à St Sernin.
L’origine du nom de ce village prend naissance à l’époque du repeuplement de nos terroirs ravagés par la guerre de Cent Ans (début du 16ème siècle). C’est ainsi que le seigneur de Duras offrit une tenure (propriété) de terre aux migrants nommés Perrot. Ces Perrot eurent beaucoup de descendants qui proliférèrent. Ce n’étaient que des Perrot partout… d’où la Perroterie, endroit où vivaient tous ces Perrots !
Puis ils disparurent pour des raisons que j’ignore, et le « coq du village » changea de nom. J’ai conté par ailleurs que le maître du village avait besoin d’une myriade de bras pour travailler sa vaste tenure, d’où des foules de manouviers ou métiviers (Voir Olivier de Serre, agronome d’ Henry IV), logeant dans des maisons de bois, de torchis, ou de pierre sèche.
L’été, ils travaillaient blé, foin et surtout les vignes qui couvraient la tenure. Le maître tolérait à ces humbles une mince culture vivrière. La vie de ces brassiers (bras) était liée à cette glèbe. L’été, tout allait bien, mais l’hiver les emprisonnaient durant 6 mois. Englués dans les boues, les chemins étant remplis de précipices, ils restaient dans leurs pauvres maisons se réunissant les uns chez les autres pour ressasser des histoires connues, liées à leurs vies d’êtres serviles, alors que leur maître, avec carriole et bons chevaux, se permettait d’aller se distraire en la ville.
En 1833, le ministre Guizot décidât qu’en toute commune de France une école devait recevoir des enfants. C’est pourquoi, par la suite, à cause de la gêne provoquée par les boues, il y eut une école à la Perroterie, nantie d’un bon instituteur. Ne pouvant pas prier Dieu en son temps, il fut aménagé une chapelle dont on voit encore quelques restes. Volaille, cochons, fruits séchés, légumes variés, autres racines comestibles engrangés fournissaient les repas. Le pain cuisait dans les fours du village ; la population de ce lieu était si nombreuse que pour avoir de la farine saine, on parla d’un moulin à vent. On en voit encore les restes. La machinerie de bois de cormier fut achetée au sœur Geynard de Monteton, que Berna le futur meunier charroya à plat de charrette, (aux environs de 1830)
Charlot : le lieu-dit.
Le chemin de la Perroterie passait par Charlot. Il est encore visible mais de moins en moins…Après avoir traversé le hameau du Lauret, filer vers le sud pour rejoindre le chemin de St Jean de Duras. De la Perroterie à St Sernin, et du « château » une allée très en pente, rejoignait le grand chemin dit de St Jacques de Compostelle, passait au bas du Roc, grimpait à Castelgaillard et du plateau atteignait St Sernin.