LES PASSEURS DE MÉMOIRE DU PAYS DE DURAS: L’OURAGAN DE 1989 PAR RENÉ BLANC


L’ouragan de 1989

Quatre vingt ans après le cyclone de 1909, dans la même direction s’en forma un semblable au cœur d’août 1989. Il me souvient de ce phénomène comme si j’étais encore pris dans la furie.

Dans un après-midi de chaleur d’étuve, aux cris affolés des martinets, se gonfla devers Monségur et Taillecavat une énorme masse noirâtre, couleur encre de Chine qui envahit tout le ciel de son poids inquiétant et sinistre. Elle sauta dans la vallée du Dropt, en boulant lourdement, faisant entrer en action sa soufflerie géante, dans laquelle grouillait des éclairs vifs et fulgurants, et un tonnerre de Dieu. 

D’une brutale sauvagerie, il racla les pentes du coteau, cassant et arrachant des arbres respectables, qui pourtant en avaient vu bien d’autres… Le chêne séculaire de Sainte Colombe fut cueilli dans un élan de furie, ainsi que quelques autres aux abords de St Sernin. 

De la grande salle du château il arracha la tuilée, pulvérisant toutes les tuiles plates du monument. Devenues dangereuses parce lancées horizontalement par la place et les rues, elles retombaient en éclatant violemment. Un témoin me disait, que s’il avait osé sortir, il pense qu’il aurait été décapité ! Il vit les contrevents de l’hôtel Mongelard arrachés, aspirés en vrillant dans un tourbillon fou, puis brutalement projetés avec force contre les maisons voisines où ils se fracassaient. Des  toits de la ville, il aperçut des nuages de tuiles que le vent emportait.

La ligne électrique à très haute tension (2 fois 400 000 volts) qui passe au levant de la commune, fut triturée de telle manière qu’il fallut la refaire en entier. La poussée des vents prirent les câbles énormes, les balançant vertigineusement en les entortillant, ce qui fit plier puis se tordre ces immenses et robustes pylônes qui les supportaient. Pas de grêle, mais un vent excessif, outrancier et de l’eau en quantité apocalyptique furent les rudes marques de cet ouragan, fils démoniaque d’un reste de cyclone équatorial. 

Les assurances, à l’étonnement de tous, réglèrent sans rechigner les criminelles brutalités des excès de dame Nature, pleine parfois de déraison.

René Blanc 

1 commentaire pour “LES PASSEURS DE MÉMOIRE DU PAYS DE DURAS: L’OURAGAN DE 1989 PAR RENÉ BLANC”

  1. Amelin Jean Christophe dit :

    c’était le 07 juillet et la grêle avait haché toutes les cultures !!

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